Matthew&Scarlett ▶ « You can never say never »

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J'étais de retour en ville pour pouvoir trouver un boulot comme architecte naval mais pour le moment je ne trouvais rien. J'avais eu un tuyau par un vieil ami qui connaît pas mal de monde dans ce secteur de métiers. En attendant, je cherchais en vain dans les petites annonces, parce que le loyer ne se payait pas tout seul. Il est vrai que j'habitais encore chez mes parents, mais je leur ai promis de leur donner quelque chose en attendant que je puisse mettre assez d'argent de côté pour mon propre appartement. Il était hors de question qu'ils me payent quoi que ce soit, bien que ça arrangerait beaucoup mon père que je parte. J'étais bien content qu'ils soient peu présents en ce moment, avec leurs boulots, je les croisais peu et ce n'était pas plus mal. J'avais dans l'idée de passer voir Scarlett, cette situation m'énervait plus qu'autre chose et là, je ne savais absolument pas quoi faire puisqu'elle m'évitait à chaque fois qu'elle me croisait. Il n'y avait qu'un seul endroit où je pouvais lui parler, chez elle. À moins qu'elle ne me claque la porte au nez, mais malgré la situation, elle ne le ferait pas. Plus tôt dans la journée, j'avais été faire un tour dans les rues de ma ville. J'en avais raté des choses en sept ans. Bien que je revenais durant les courtes vacances, je n'avais pas le temps de me promener dans les recoins de la ville et là, je pouvais remarquer que ça avait drôlement changé. Je profitai du beau temps pour aller dans mon endroit préféré dans cette ville, la cascade "water falls". J'y ai passé beaucoup de moments. Je dois dire, c'est un endroit où je ramenais pas mal de mes conquêtes, histoire de dire que j'étais un tant sois peu romantique, ça marchait à tous les coups. J'y avais amené également Scarlett, mais elle, ça n'avait rien à voir avec mes conquêtes d'un soir. Scarlett passera toujours au-dessus de toutes ces filles. Et merde, il fallait que je la vois. Elle n'habitait pas très loin, je n'avais pas mis les pieds chez elle depuis mon retour, ça aussi, ça avait dû changer. Remontant dans la voiture, j'hésitai à la prévenir de mon arrivée, mais si je lui envoyai un message, elle allait trouver un prétexte pour ne pas me voir. L'effet de la surprise est beaucoup mieux. Je pris le soin de me garer dans l'allée avant la sienne, elle était maligne, il suffisait qu'elle voit ma voiture pour ne pas me répondre. Je me dirigeai vers sa maison, ne sachant même pas quoi lui dire, j'y allais en vrai touriste à vrai dire. Il fallait déjà qu'elle soit chez elle, après... j'improviserai. Je frappa et attendit une réponse. Aucune réponse. Je soupirai et commença à revenir sur mes pas, quand j'entendis la porte s'ouvrit. Je me tourna aussitôt et la vit sur le palier. " Salut " Quand je dis que je savais absolument pas quoi, c'était pas pour rien.

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Matthew & Scarlett
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Allongée dans mon lit, à l'étage de la maison de mes parents chez lesquels je vivais toujours, peu désireuse encore de me lancer dans l'aventure d'un appartement toute seule, je comatais, me passionnant pour l'histoire d'amour de Rose et Jack dans ce célèbre Paquebot qu'est le Titanic. Je revoyais ce film pour la énième fois. Peut-être la vingtième, voire plus, je ne sais pas, j'ai arrêté de compter après la 12ème fois. Je ne me lassais pas de ces histoires romantiques, rêvant qu'un jour quelque chose de ce genre m'arrive.

Je soupirais en entendant mon téléphone sonner. Ma meilleure amie qui s'inquiétait de ne pas avoir de mes nouvelles. En même temps, on s'envoyait toujours des dizaines de messages par jour. Je lui répondis rapidement, lui avouant qu'une fois de plus, je n'avais pas très envie de sortir de chez moi. De peur de croiser Matthew avais-je eu envie de rajouter mais je ne l'avais pas fait. De toute façon, elle me connaissait tellement bien qu'elle s'en douterait sûrement. Et je savais ce qu'elle m'aurait répondu : " Tu ne peux pas passer ta vie dans ta chambre en espérant ne pas le croiser. De toute façon, tu vas devoir t'expliquer avec lui alors le plus tôt sera le mieux." Et bla bla bla ... Voilà ce qu'elle me répétait sans arrêt depuis que je lui avais raconté nos étranges retrouvailles à Matthew et moi.

Ce baiser échangé continuait de me hanter, et j'en avais même rêvé la nuit dernière. Matt m'avait prise au dépourvu en m'embrassant et je n'arrivais pas à comprendre ce qui lui était passé par la tête. Jamais au grand jamais, on n'avait eu ce genre de gestes avant et pourtant, à l'adolescence, on aurait pu être tenté de tester, mais non. J'étais surtout perturbée par ce que j'avais ressenti moi, effrayée de constater que ce baiser m'avait plu et chamboulé alors que je n'aurais du ressentir absolument rien du tout ... Je n'arrivais pas à expliquer ce qui m'avait traversé la tête mais si je voulais être honnête, je m'étais rendue compte que j'attendais ça depuis longtemps même si bien sûr, je ne l'avais avoué à personne. Perdue dans mes pensées, je sursautais en entendant la sonnette. Je n'attendais personne et je soupirais, sortant à regret de mon lit. Je me regardais dans le miroir, vêtue seulement d'un mini short gris et d'un top noir. Tant pis. Je passais une main dans mes cheveux blonds pour me recoiffais un peu et filais à la fenêtre pour voir si je voyais une voiture. Ne sait-on jamais si Matthew s'était décidé à m'affronter ? Rien, et impossible de voir qui sonnait. Je soupirais de nouveau et me résolus à aller ouvrir.

Je descendis doucement les escaliers et restais un instant derrière la porte histoire de voir si j'entendais du bruit ou pas, mais rien. J'ouvris la porte et aperçus alors Matthew, le dos tourné, qui se retourna aussitôt vers moi. " Salut." Je sentis mon coeur faire un raté et j'eus la tentation de refermer la porte un instant mais bien entendu, je n'en fis rien. Cela aurait été totalement stupide et immature de ma part. Je restais donc sur le palier, baissant le regard doucement. " Salut. " Je restais un instant silencieuse avant de finir par m'écarter de l'entrée de la porte que je semblais barrer de mon corps. " Tu veux entrer ? " Ca serait toujours mieux que de rester plantés là, comme deux idiots, ce qui ne manquerait pas de venir alimenter les conversations des voisins.

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Les histoires d'amour et moi, ça faisait deux. Je ne devais pas être fait pour ça. Je ne suis jamais tombé amoureux de toute ma vie, à part avoir des conquêtes comme ça, c'était tout. Au final, je suis un vrai con avec les filles, mais elles le savent et c'est tant mieux. Scarlett le sait également à quel point je peux être vraiment con, en fait, je commençais à comprendre son éloignement après le baiser que je lui avais donné. Elle pensait certainement faire partie des filles qui passaient dans mon lit et rien de plus. Enfin, Scarlett était parfois incompréhensible, même après autant de temps passé ensemble. J'en avais marre de ne pas pouvoir lui parler, j'avais déjà été séparé d'elle durant sept ans, alors si je ne pouvais pas être là pour elle maintenant, ça ne servait pas à grand-chose. Je ne regrette pas d'avoir fait ce que je fais, non. Si j'ai une chance de pouvoir lui exprimer mes sentiments, c'était bien maintenant. Dans le cas où elle préférerait notre amitié, je ferais en sorte de faire partir mes sentiments, notre amitié est tout ce que j'ai de plus cher. Maintenant, il fallait que je sois fixé une bonne fois pour toutes, quitte à être déçu, il le fallait. Après avoir fait un tour à la cascade où j'allais étant jeune, je me disais qu'il était temps que j'aille affronter ma meilleure amie. Elle ne faisait que de m'éviter, alors aller chez elle sans la prévenir était le meilleur moyen de la voir. Je ne savais absolument pas quoi dire, mais j'étais plutôt un professionnel dans ce qui est de faire de l'improvisation. J'ai toujours eu ce que je voulais et maintenant, ce que je voulais, c'est d'avoir une vraie conversation avec ma meilleure amie. Et il est clair que je ne partirais pas de chez elle avant.

Arrivé devant chez elle, je me préparais mentalement à affronter le regard de Candy. J'avais un tant soit peu " peur ". Peur de perdre la seule personne qui compte réellement à mes yeux. Car quoi qu'il arrive, je connais Scarlett par cœur et je sais que si elle veut garder notre amitié, elle aura du mal au début et c'est bien ce que je redoute le plus.

Maintenant, il était trop tard pour faire demi-tour, j'avais frappé. Soupirant de l'attente, moi qui ne suis pas du tout patient - je tenais ça de mon père, paraît-il. J'aurais préféré de rien avoir en commun avec lui, mais qu'il en soit ainsi. - je commençais à faire demi-tour quand j'entendis la porte s'ouvrir. Me tournant, je vis Scarlett au pas de la porte. J'aurai tellement voulu que ce soit qu'une simple visite anodine, comme avant. Dès l'instant où on se voyait, on se prenait dans les bras. Même quand je rentrais pour les vacances, on pouvait se dire à quel point on s'était manqué mutuellement. Là, que dalle, rien, juste un petit " salut " comme si toutes ces années d'amitié était parti en poussière. Elle me salua à son tour puis laissa un moment de silence. Ce genre de moment que je détestais, surtout avec une personne dont j'avais l'habitude d'être tellement bavard qu'elle finissait par en avoir marre de m'entendre. Elle rompu ce silence, qui paraissait long pour me demander d'entrer. Venant d'elle, c'était plus une affirmation qu'une question. Je hochai simplement la tête en guise de réponse et pénétrai dans sa maison. A peine ferma-t-elle la porte que je commença un long discours, qui me vînt d'un coup. " J'ai faits le con ! Tu me manques et j'en ai marre de ne pas pouvoir te parler comme avant. Je suis rentré principalement pour toi et je voulais pas tout gâcher comme ça. On oublie tout Candy, je veux te perdre pour rien au monde et encore moins après avoir fait cette connerie. Pour quelqu'un qui ne savait absolument pas quoi dire avant de venir ici, j'avais plutôt assuré. Il fallait que ça sorte. Je voulais lui dire que j'en avais envie depuis longtemps, que j'ai aimé ça et que je recommencerai si je pouvais, mais je préférais qu'elle digère d'abord ça. Je passai une main dans mes cheveux et tirai une grimace. " Je parle trop, t’a le droit de me dire de me taire, je te promets pas d'y arriver, j'aime trop parler. " J'essayai de... la faire sourire. J'aurai peut-être du ne rien dire du tout.

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Matthew & Scarlett
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Pour la première fois de ma vie, je me sentais mal à l’aise devant Matthew. Ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Aussi loin que je me souvenais, j’avais toujours été effrontée avec lui, ne ratant jamais une occasion de répondre à ses taquineries ou de lui tenir tête. Je crois que c’est ce qu’il aimait avec moi. Lui qui trouvait les filles trop occupées à se plaindre ou à pleurnicher, avec moi il n’était pas déçu. Quoiqu’il en soit, le voir là sur mon perron me faisait me sentir vulnérable et je détestais ça. Je détestais les sensations que m’avait fait ressentir ce baiser, les émotions qu’il avait déclenchées chez moi sans que je n’y comprenne rien. Je ne savais plus où j’en étais, ni même ce que je ressentais et ça me terrifiait. C’est sans doute pour ça que depuis ce baiser, je ne répondais à aucun des appels ni messages de Matthew, et que je me cloîtrais chez moi, désireuse de ne pas tomber sur lui dans les petites rues de Sunnyside.

Je n’étais pas le genre de fille à tomber amoureuse, je ne l’avais jamais été. J’avais plutôt tendance à ne pas me prendre la tête avec les mecs, échappant à toute envie de sérieux de leur part. Matthew le savait et ça le faisait rire parce que sur ce point-là, j’étais exactement comme lui. Bon, je n’avais peut-être pas autant de conquêtes à mon actif, mais quand même. Et pourtant, ce baiser avait réveillé quelque chose en moi que je ne connaissais pas alors. Ari s’acharnait à me répéter que j’étais amoureuse de Matthew et que ça ne datait sûrement pas d’hier. Elle ne manquait pas de me rappeler que j’étais jalouse dès qu’une fille l’approchait et même si j’avais toujours mis ça sur le compte de ma possessivité exacerbée mais plus j’y réfléchissais et plus je me disais que peut-être, elle n’avait pas tout à fait tort … Mais, je ne voulais pas penser à ça. Je ne savais pas pourquoi Matthew avait agi comme ça. Peut-être nos retrouvailles lui étaient montées à la tête, ou peut-être s’était-il dit que de toutes les nanas de Sunnyside, il ne m’avait pas encore mise dans son lit. Je le connaissais assez bien pour savoir qu’il fuyait les relations sérieuses comme la peste. Même durant ses études, il s’était amusé à fond, me narrant souvent ses « exploits ».

Face à face, on se dévisageait, tous deux gênés et je me rendis compte que c’était la première fois qu’on était aussi distants. Je finis par couper le silence qui s’était installé entre nous et lui proposais d’entrer. Après tout, s’il était là, c’était sûrement pour me parler donc autant faire dans mon salon. Il me suivit, pénétrant dans le hall et s’arrêta soudain devant moi. « J'ai fait le con ! Tu me manques et j'en ai marre de ne pas pouvoir te parler comme avant. Je suis rentré principalement pour toi et je voulais pas tout gâcher comme ça. On oublie tout Candy, je veux te perdre pour rien au monde et encore moins après avoir fait cette connerie. » Il fit une petite grimace tout en passant sa main dans ses cheveux et sans que je ne puisse rajouter quoique ce soit. « Je parle trop, t’a le droit de me dire de me taire, je te promets pas d'y arriver, j'aime trop parler. » Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit rire et secouais doucement la tête. Je lui pris spontanément le bras et le tirais vers le canapé où je me laissais choir avec un petit soupir. « Tu me manques aussi Matty. C’est nul sans toi. Je suis désolée de t’avoir évité comme ça, c’est juste que … » Je baissais doucement la tête et restais un moment silencieuse, un peu gênée. Je ne savais pas quoi dire. Lui avouer que son baiser m’avait troublée plus qu’il n’aurait dû ? Je n’avais pas envie de me prendre un vent par la suite. Je finis par relever le regard vers lui, le trouvant encore plus mignon que d’habitude avec ce petit air désolé qu’il n’arborait que rarement. « J’ai été surprise que tu m’embrasses, un peu vexée aussi. Comme si j’étais une de tes nombreuses conquêtes. » Je préférais mentir et jouer la fille blessée dans son orgueil, la fille qui trouvait ça choquant qu’il puisse embrasser sa meilleure amie et lui cacher que ce baiser m’avait plu. Beaucoup plu même. Si bien que là maintenant, je rêvais – en secret bien sûr – de sentir ses lèvres se poser sur les miennes. Je me sentis rosir et chassais rapidement ces pensées de ma petite tête compliquée.

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