je sais je te rend fou mais ça te vas plutôt bien ▲ stitch and avalon

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Cela faisait maintenant quelques jours que j'avais enfin sauté le pas et que j'avais largué Abbie. J'avais enfin tiré un trait sur elle, et je n'avais qu'une envie, c'était de la rayée une fois pour toute de ma vie, et tourner cette page qui ne m'avait apporté plus de mal que de bien. Et là, je le pouvais enfin. Elle m'inondait de texto, de messages sur mon mur facebook et d'appels à toutes les heures, et j'avoue que d'un côté, ça me faisait bien plaisir. Elle s'était bien jouée de moi, et maintenant, c'était à son tour de ramer comme une dingue pour me récupérer, et de comprendre à quel point ça faisait mal, et à quel point l'on pouvait se sentir perdu. Sauf qu'elle, elle peut maintenant aller se pendre, plus jamais je me remettrais avec elle, plus jamais nous formerons un couple, c'était définitivement fini. Je ne pensais maintenant qu'à Avalon, et je ne voulais qu'Avalon. Ça semblait facile dit comme ça, moi qui ai l'habitude de sortir avec des tas de filles, et oui, c'était facile. Sauf qu'à l'heure d'aujourd'hui, ce serait un miracle si elle m'adressait la parole ou me pardonnais pour ce que j'avais bien pu lui faire. Ouais, j'ai la fâcheuse habitude de faire des trucs con et débile, de m'en rendre compte après et de m'en vouloir à vie, c'est bien connu. « MEEEEEEEEEC ! » Je relève ma tête d'un seul coup, perdant le fil de mes pensées en un instant. Rapidement, je reprends mes esprits, et je visualise la table en bois style air de repos ou camping qui se trouve en plein milieu du lycée, autour d'autres dizaines de tables de ce genre, ou mangent la moitié des gens de ce lycée, et moi je suis là, en train de manger mon sandwich jambon-beurre traditionnel. Je prends une bouché de mon classique mais merveilleusement bon sandwich, mâchant doucement pour savourer le goût, puis je jette un oeil à mes potes devant moi. « Ça fait trois heures que je t'appelle mec, t'étais sur la lune ou quoi ?! » Ouais, on peut dire ça comme ça. Je les adore mes potes, sérieusement, mais là, revoir le dernier contrôle de mathématiques soi disant trop dur pendant l'heure où on peut normalement enfin manger tranquille, ce n'est pas que ça me saoule, mais un petit peu quand même. Je veux dire, je veux bien leur expliquer les exercices, où ils se sont trompés, revoir les formules, mais pas cinquante fois. S'ils ne captent pas, qu'ils se paient des cours du soir, qu'ils revoient leur cours, qu'ils refassent tous les exercices avant les contrôles, mais moi, je ne suis pas un génie de professeur. J'ai peut-être la chance de comprendre vachement plus vite qu'eux grâce au super cerveau hérités des gènes de mes parents, mais s'ils ne me comprennent pas, ce n'est pas de ma faute. Et moi, quand ça ma saoule rapidement, je passe à autre chose. Non, je ne suis pas un affreux pote sans coeur, c'est juste que des fois, oui, je peux me montrer égoïste. Comme là, où la seule envie que j'ai, c'est de savourer mon sandwich sans bruits. Ça, et aller supplier Avalon de me reprendre. Sauf que je ne le ferai pas. Parce que je suis un mec et que j'ai ma fierté. Hors de question que je me mette à genoux ou que je pleure combien je l'aime en m'accrochant à sa jambe. Naon. Jamais. « Bon j'me tire, j'ai bientôt cours d'art et il faut qu'arrive en avance au cours, à plus ! » Je m'empresse de remballer mes affaires, jetant mon sac en bandoulière noire sur mon épaule droite, finissant le morceau de sandwich qui me restait, puis je leur fais un petit signe en me dirigeant vers les gradins de notre terrain de foot. Tout d'abord, parce que bizarrement, la salle d'art plastique se trouve assez près du terrain. Et aussi car je pense avoir aperçue Avalon et sa meilleure amie tout à l'heure se dirigeant vers cet endroit. Je me dirige genre démarche de beau-goss tout va bien dans ma tête et dans le meilleur des mondes alors qu'à l'intérieur, je commence à flipper et je m'imagine cinquante mille scénarios tous plus pire les uns que les autres, où Avalon fini toujours par soit me décapiter, par soit m'arracher les testicules une par une - et ça c'est plutôt contraignant pour les bébés que je prévois de lui faire quand nous serions mariés et heureux - ou par m'écraser les deux yeux. Que de genre de choses dont je préférerai qu'elle évite. J'arrive à leur niveau, admirant pendant quelques secondes Avalon qui est plus belle que jamais, mais la sonnerie retentis alors que je me mets à les saluer. « Salut ! » Ouah, super timing comme toujours Stitch. J'ai le temps de rien dire puisqu'on doit déjà aller en cour. « Salut ? Désolé mais moi tu me cause pas Fletcher. » Je roule des yeux en secouant ma tête doucement, comme si je voulais lui parler, moi. Je ne suis pas là pour elle, et mon « salut » c'était pour être un minimum poli, ce qu'elle n'est pas apparemment. Bah, je peux essayer de la comprendre aussi, elle veut jouer la protectrice d'Avalon à mon sujet. Je regarde Avalon alors que je m'installe tranquillement à ma place, a la grande table de six personnes où se trouve également Avalon. Une chance pour moi. Mais faudrait que j'arrête de la fixer comme ça, je crois que je vais commencer à la faire sérieusement flipper. Je me dépêche de mettre mes affaires sur la table, laissant également mon sac devant moi, parce que c'est plus facile pour envoyer des sms sans que la prof te vois. Et puis, j'entends enfin sa voix. « Salut, Stitch. »Je souris doucement. Bon elle m'a répondu, c'est déjà un bon début. Oui ... Non ? Merde je dois lui dire quoi maintenant ? C'est tellement plus compliqué qu'avant, parce que je ne sais jamais si elle risque de me tuer à chaque fin de phrases que je risque de dire. « Hey. Je pensais que tu m'avais pas vu. Genre que j'étais devenu invisible et tout ça tsais. » Faut vraiment que j'arrête de sortir des conneries. Ou de raconter ma life comme si ça intéressait quelqu'un. Mais ouais, c'est impossible. « Hm. Alors ... La forme depuis la dernière fois ? » MERDE. C'est quoi mon délire de lui demander comment ça va ? Je veux dire ouais, c'est censé être gentil et tout ... Mais la dernière fois que je l'ai vraiment vu, c'était le jour où je l'ai larguée. « Pas que je te demande si t'as bien surmonté la rupture, ou si t'as passé tes journées à pleurer en bouffant du chocolat. Quoi que, tu peux si tu veux. Faut jamais se priver de pouvoir manger du chocolat. C'est bon le chocolat ... Enfin bref. Je voulais juste savoir ... Si tu allais bien ... En général quoi. Dans la vie de tous les jours. Tu vois. » Je lui fais un sourire, un peu forcé, pour reprendre contenance. Je sais qu'elle doit avoir l'habitude de mes ... disons maladresses, mais c'est loin de plaire à tout le monde. Très loin même.

je sais je te rend fou mais ça te vas plutôt bien ▲ stitch and avalon

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J'aime les tables d'art plastique. Je n'imagine même pas quel galère ce doit-être pour ceux qui n'ont pas choisi l'option art. Ils ne comprennent pas tout ce qu'ils perdent. L'art plastique, c'est la vie. Les grandes tables où l'on peut se mettre à plusieurs autour, l'ambiance lors des cours de pratique, où tout le monde parle et même chante, où chacun raconte sa vie ou ses week-end, où chacun s'échange des idées et peignent joyeusement. On passe notre temps à parler de la dernière vidéo visionnée sur youtube, à raconter les derniers potins de la cour de récréation ou à faire nos plans pour sortir pour le prochain week-end. J'avoue, les deux heures de cours théorique sur la vie de tous les anciens peintres célèbres et sur la manière de trouver si leur chère oeuvres ont été faites dans le mouvement artistique pop-art, impressionnisme ou cubisme sont assez barbants, mais dès qu'il faut se mettre à travailler sur un projet, là c'est de suite plus intéressant. Et le mieux en art, c'est qu'en plus de partager ma table avec Avalon-la-plus-belle et Aéris-la-meilleure-des-amies, Abbie n'est pas dans ce cours. Le pied quoi, je suis tranquille et je peux encore plus profiter. En plus, Avalon est juste à côté de moi, et ça, je ne pouvais pas rêver de mieux. Disons que ça risque d'être plus facile pour moi de disons ... reprendre contact avec elle et de tout faire pour qu'elle me reparle dans une classe d'art où elle ne peut pas s'enfuir très loin de moi très longtemps. Elle sera donc obligée de m'écouter, même si elle ne le veut pas ... Même si je préfèrerai qu'elle le fasse de bon coeur tout de même. Enfin, elle aurait plus d'aisance à me parler si seulement je n'avais pas fait la connerie de ma vie quoi. J'en ai marre de toujours faire des conneries et de me rendre compte des erreurs de mes actes lorsqu'il est trop tard. Et pourtant, c'est ce que je fais toujours, sans m'en rendre compte de suite. Et après, la seule chose qu'il me reste à faire c'est de courir chez Aéris, tout lui raconter alors qu'elle essaye de m'enlever son oreiller des mains pour que j'arrête de tenter de m'étouffer avec, puis de me mettre un épisode de « pretty little liars » que l'on regarde en se bouffant des tonnes de cochonneries grasses et sucrés avec pleins de sodas différents, histoire de me redonner la pèche et l'espoir, ce qui ne marchait malheureusement très peu lorsque je me suis rendu compte que j'avais quitté Avalon. Avalon quoi. La femme de ma vie - et je vous interdis de rire lorsque je dis ça tout ça parce que je me suis trompé une fois sur l'identité de ma futur femme. « Je vais bien ... » soupira-t-elle doucement. Bon, ça va jusque-là, elle ne m'a pas baffée ou quoi que ce soit pour la gaffe que je venais de faire en reparlant indirectement de notre rupture. J'hoche doucement la tête alors qu'elle reprend la parole. « C'était des fraises tagada ce jour-là, le chocolat ça me retourne l'estomac ! » Elle ria doucement en touchant mon épaule, tout naturellement. J'aurais pu rester paralysé par ce soudain contact, mais non, j'avais juste envie d'en profiter. De profiter de ce courant électrique parcourant mon corps et mes veines, car je n'étais pas sur de pourvoir espérer plus que de simple frôlements innocents de sa part maintenant. Je sais, je ne suis pas du genre à me laisser abattre par ce genre de choses, mais je savais très bien que ça allait être plus difficile cette-fois-ci. Qu'Avalon ne se laissera peut-être pas approcher si facilement. Et qu'elle ait peut-être tirée un trait définitif sur notre histoire. Oh non. Surtout pas. Je meurs si elle a osé faire ça. « Y a rien de meilleur que les fraises tagada ... A part peut-être les bouteilles de coca piquantes. » répondis-je en lui faisant un petit clin d'oeil, joignant doucement mon rire au siens, des images de lorsque l'on sortait ensemble arrivant comme des flash-back dans ma tête. Nos après-midi le week-end ou l'on passait notre temps à bouffer que des bonbons, essayant de trouver LE meilleur des bonbons, alors que nous étions arrivés sur un désaccord : elle préférait les fraises tagada et moi les bouteilles piquantes au coca. Bah oui quoi, COCA-COLA FOREVER ! « Et toi, tu vas bien ? J'ai entendu dire comme ça, qu'entre toi et Abbie c'était fini. » Oh, la rumeur c'était répendue plus rapidement que ce que j'aurai pensé. J'avais d'ailleurs entendu mille-et-une hypothèse sur ce soudain chavirement dans ma vie, alors que je m'étais tant battu pour la reconquérir. Les scénarios allaient du crédible au plus improbable, c'est fou comment le gens ne savent pas quoi inventer quelques fois. On aurait dit que c'était à celui qui présentait le mobile de rupture le plus incroyable qui gagnerait je ne sais quoi. Alors que c'était tout simple : je m'en foutais maintenant complètement de la blondasse qu'était Abbie, et je n'avais plus du tout envie d'avoir à faire de quelconque manière avec elle. D'une manière, les rumeurs m'ont permis qu'Avalon l'ai su rapidement, et que je n'ai pas eu besoin de lui dire de vive voix pour qu'elle le sache : c'est elle qui a amené le sujet Abbie dans la conversation, alors que si ça aurait été à moi de le faire, je n'aurai pas su comment m'y prendre et elle m'aurait surement dit au final qu'elle s'en foutait complètement que je sois avec Abbie ou non. Alors maintenant, j'avais moins peur de me faire remballer si j'abordais ce sujet. « Ouais, ça va bien. Plus que bien même. En fait, je me suis rapidement rendu compte que j'avais fais une grosse connerie en cassant avec toi et en retournant avec Abbie. Je ne suis plus amoureux d'elle, mais je m'en suis rendu compte, disons tard. » Je passais une main dans mes cheveux, grattant légèrement ma nuque au passage, étant un peu gêné. J'en avais déjà dit beaucoup, mais autant être sincère de suite quoi. Au pire, ça m'enlevait tout de même d'un poids.