Revenir à Sunnyside était étrange. Lorsque j'étais partie, je m'étais jurée de ne plus jamais y remettre les pieds lorsque j'étais partie. Je me souvenais encore parfaitement de ce moment, de cette fille, de son visage si parfait. À côté d'elle je m'étais sentie minable, il n'y avait aucun doute là-dessus. Elle avait l'air tellement parfaite, tellement belle qu'on l'aurait cru sorti tout droit d'une couverture de magazine. Elle était différente de moi, peut-être aurais-je dû comprendre que si Evan me trouvait belle il ne pourrait la trouver à son goût. Mais lorsque vous voyez une femme à moitié nue dans le lit de celle que vous aimez, vous perdez toute logique, vous ne réfléchissez plus à rien, vous avez l'esprit vide, aussi vide qu'il est possible. Et quand cela arrive, la première chose à laquelle vous pensez, c'est voir des personnes qui vous aime et en qui vous avez confiance, des gens qui ne vous feront jamais de mal. Aussi, je suis allée voir mes parents. Si j'avais su quelle erreur c'était, si seulement. Mon père a profité de ma faiblesse, abusant de la confiance que j'avais en lui. Il m'a prit dans ses bras, il m'a serré contre lui, me disant que tout allait bien se passer. Même lorsque je lui ai dit que j'étais enceinte. Il m'a serré contre lui, encore plus fort, embrassant mon crâne et me disant que je n'avais pas à m'inquiéter qu'il s'occuperait de tout. Je suis restée un soir pour dormir et suis partie le lendemain tôt. Mon père avait trouvé une place pour moi dans une clinique d'un ami à lui, je pourrais facilement trouver un logement en arrivant, en attendant, il y avait une chambre d'hôtel qui m'attendait. Il avait tout prévu, tout jusqu'au moindre détail. Il avait fallu bien tu temps pour que je revienne mais surtout, j'avais appris la vérité sur ce qu'avait dit et fait croire mon père à tout le monde. Il fallait que je revienne, que je mette les choses au clair, que je dise à Evan toute la vérité. J'avoue m'être souvent demandé pourquoi il n'avait pas essayé de me téléphoner, de me revoir... Aujourd'hui, je sais pourquoi. Je n'ai pas arrangé les choses, n'aimant pas particulièrement les sites comme facebook, qui lui aurait permis de savoir que tout n'était que mensonge. Il allait savoir la vérité aujourd'hui, même si je n'étais arrivée ici que depuis trois nuits.
Nick fut particulièrement agité hier soir, il n'arrivait pas à dormir parce que j'avais eu la mauvaise idée de lui dire que nous irions voir son père le lendemain. Il avait fini par trouver le sommeil, dormant contre moi. Il arrivait souvent qu'il finisse la nuit avec moi, même du haut de ces quatre ans. Si ce n'était pas le cas et qu'il se réveillait avant moi, alors il venait et grimpait dans mon lit pour me réveiller. Ça aurait pu être gênant dans certaine situation mais je n'avais jamais eu d'hommes dans ma vie depuis son père, aussi il n'y avait aucune chance pour qu'il ne tombe sur quelqu'un d'autre que moi. Ce matin, Nicky était venu tôt pour me réveiller. Voir son père était quelque chose qu'il attendait depuis tellement longtemps. La routine quotidienne se mit en route du petit déjeuner devant ses dessins-animés favoris, jusqu'à ce qu'on fasse ses lacets. Ma vie et mon monde étaient rythmés par le petit, c'est comme ça lorsqu'on a un enfant, il occupe tout l'espace, tout le temps, toutes vos pensées. Certains n'aimaient pas ça, mais moi qui avait failli ne pas avoir d'enfant je chérissais ma vie, chaque instant, chaque petites seconde avec lui. Lorsque nous fûmes prêts, je demandais à Nick de me promettre d'être sage lorsque nous serions chez son père, que j'avais besoin de lui parler et qu'il devrait être sage. Il lui ressemblait tellement.
Je savais où il habitait. Marchant des ces rues que je connaissais autrefois par coeur, main dans celle de mon fils, je commençais à avoir peur de ce qui allait se passer. Si le moment était important pour le petit il l'était tout autant pour moi car je n'avais jamais été capable de l'oublier. Arrivant devant son habitation, je pris une grande inspiration et m'approchais de la porte pour y frapper trois coups, comme je le faisais toujours.
Code by Anarchy
❝Evan-Luka S. Standfields❞
Membre ☼ la vie est belle.
➜ Messages : 9
Sujet: Re: I miss you so bad Ҩ Evan Mar 14 Aoû - 5:03
« On sort cette après-midi ? Hein diiiiis ? » « Tu veux aller ou ? » « Je sais pas moi, au parc, à la plage, shopping ? » « Eh bien, je… » « S’il te plaiiiiiiiiit Evan, dis ouiiiiii » « Va pour le parc » Elle passe un hurlement qui explose mon tympan puis raccroche. Il manque une énorme case à ma sœur, je vous jure. Je repose mon téléphone sur ma table de chevet puis me lève enfin, direction la douche. Après quelques minutes, j’en ressors enfin, m’habille, me coiffe puis descends m’installer devant ma télé au salon. Je n’ai rien à faire de toute façon et puis c’est le week-end. D’habitude le travail m’occupe mais là… La sonnerie de ma porte retentit. Sûrement Sephora qui arrive pour passer sa journée avec moi. Je suis content qu’elle passe maintenant tout de même, ça m’évitera de m’ennuyer. J’ouvre alors doucement la porte, espérant tomber sur ma folle de sœur mais… « OH MON DIEU ! » Je referme aussitôt la porte et un énorme claquement se fait entendre. Mes mains se mirent rapidement à trembler, suivies de mes jambes. Qu’est-ce que.. ? OH MON DIEU ! Je me place contre le mur et me laisse tomber… C’est mon imagination qui me joue des tours, ça ne peut pas être vrai… je… mon dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? Je sais bien qu’elle me manque, elle me manque affreusement, terriblement mais je ne pensais pas avoir de telles hallucinations un jour. Ça va faire 4 ans à présent. 4 ans qu’elle est partie, qu’elle m’a quitté, qu’elle m’a abandonné. Ça fait 4 ans qu’elle est morte. Peut-être que c’est ça alors… L’anniversaire de sa mort approche et ça me préoccupe du coup, j’ai des images d’elle qui me viennent… Je… oh mon dieu ! Je sens mon cœur qui bat la chamade… En fait, je ne sais pas si je commence à aller mieux, ou si je me suis seulement habitué à la douleur. J'étais complètement vide, dénué de tout sentiment, je voulais juste que ce brouhaha dans ma tête s'arrête, que le sang arrête de frapper mes tempes, que mon coeur arrête cogner contre ma poitrine de cette façon quand je pense à elle. Elle ne reviendra plus Evan, il faut te faire une raison. On nous a tous déjà dit que tout ça était normal. Aimer. Vivre. Souffrir. Qu'un jour on finira par ne plus avoir mal, qu'on ne craindra plus ce qui pourrait nous tomber dessus, qu'on vivra. Peu importe comment, on vivra. Au final, on se rendra juste compte que tous les jours sont pareils, qu'on rigolera un peu plus ou un peu moins, qu'on aimera ou pas. J'ai peur de tout ça. J'ai peur que la solitude redevienne mon quotidien, des choix que je prendrais et ceux que je ne prendrais pas. Je ne veux pas de tout ça. Je veux juste m'accrocher, me donner quelque chose en quoi me rattacher. J'avais une conception du monde assez noir depuis qu'elle n'est plus avec moi. Je n'avais pas envie de me faire de faux espoirs, je n'avais pas envie d'aimer encore si c'est pour souffrir juste après.
Dans le fond, je sais que je n’ai jamais réellement tourné la page. La douleur me ronge encore de l'intérieur. Je ne pouvais pas passer à autre chose ne serait-ce que pour le temps d’une minute, je ne pouvais pas oublier, Ollie était présente à chaque coin, tout me faisait penser à elle. La douleur était trop grande, mais est ce que c'était réellement humain de souffrir comme ça ? Tout ce que j'arrivais à ressentir, c'était la douleur, l'énorme trou qui venait de s'ouvrir sur mon cœur, cette plait béante qui n'arrêtait pas de saigner, qui se rouvrait à chaque fois que mes poumons se remplissaient d'air. J'essayais en vain de revenir à la réalité, d'arrêter de trembler de la sorte, de reprendre des couleurs. Finit-on réellement par oublier ? Non, parce que j'en serais incapable. Je me sentis tout chamboulée et la chaleur qui envahit mon cœur me semblait indescriptible. Pourtant, je savais que ce n'était pas possible. Ollie est morte. Morte. Morte. Morte. Je dois me ressaisir. Je me lève alors, bien convaincu. Faut vraiment que je me calme, que je dorme ou que je me vide l’esprit ! Je prends une grande inspiration puis ferme les yeux. Je vais me prouver que c’était une hallucination… hallucination… J’inspire profondément une nouvelle fois, me tourne face à la porte, tourne la poignée et… « OH MON DIEU ! » Je reste scotché devant la porte, devant cette personne qui se trouve devant moi. Je ne bronche pas, je ne bouge pas, je ne cligne même pas des yeux… « On m’a… Je… Mais tu… Morte. »
❝Ollie-Jane Hemingway❞
Membre ☼ la vie est belle.
➜ Statut : Célibataire
➜ Messages : 5
Sujet: Re: I miss you so bad Ҩ Evan Ven 24 Aoû - 11:16
I miss you so bad
memories, they hurt so bad.
Je ne suis pas certaine que venir voir Evan chez lui était une bonne idée. J'avais tellement envie de le revoir, de lui expliquer. Peut-être aurais-je dû réfléchir, peut-être aurais-je dû essayer de parler à sa sœur en premier, peut-être que j'aurais dû demander à Nick de le rester à la maison, j'aurais assez facilement trouvé une nourrice je pense... Mais tout se mélangeait dans ma tête et maintenant que j'étais en face de la porte, ce n'était pas le moment de faire demi-tour. La porte ne tarda pas à s'ouvrir et je découvris Evan. Après tant d'années, il n'avait pas changé. « OH MON DIEU ! » Je lui fis un léger sourire qui n'eut de réponse, je pouvais tout à fait comprendre sa réaction. C'était pour lui un peu comme voir un fantôme. La porte se referma déjà. Nick serra ma main avec un air contrarié. Je le rassurais doucement en lui disant que son père était tout simplement surpris, que ça n'avait rien de bizarre. Je ne lui avais pas parlé de ce qu'avait fait croire mon père. Il était encore très jeune et fragile. Je ne voulais pas qu'à cause de ses histoires, il m'imagine morte, ce que ça ferait. C'était bien trop dur pour un si petit garçon. Sans doute allait-il le savoir dans quelques temps, je n'avais pas réellement de doute là. Il y a bien un moment où nous devrions lui dire pourquoi il avait été éloigné de son père pendant quatre ans. Je suppose qu'en grandissant il aurait beaucoup de questions.
Je pris le petit contre moi, pensant que nous allions rentrer. J'étais déçue pour lui, il tenait tellement à voir son père, enfin. Nous retenterions sans doute dans quelques temps mais je ne voulais pas qu'au final, Nicki souffre encore plus. Si un jour il me disait qu'il ne voulait plus qu'on essaye de lui parler alors ce serait le cas. Son bonheur était toujours passé avant le mien et il en serait toujours ainsi. J'étais prête à tout pour lui. Alors que je m'apprêtais à faire demi-tour, tenant fermement la main de mon fils, la porte se rouvrit. « OH MON DIEU ! » Cette fois je ne souriais pas, me contenant de le regarder dans les yeux. J'étais bel et bien là et il fallait qu'il le comprenne. À côté de moi, notre enfant ne bougeait pas d'un poil. Je crois qu'au fond il avait peur que son père le rejette. Il m'avait souvent demandé de lui parler de son père et je l'avais fait, ne mentant sur absolument rien. Je lui avais montré des photos de nous, il en avait d'ailleurs une sur sa table de nuit. Il savait qu'avoir un enfant avait été très dur pour nous. Il était un petit miracle et je ne manquais pas de lui dire. Ce n'était pas seulement parce qu'il était là alors qu'on me pensait incapable de porter la vie, il avait aussi su me rendre le sourire, me donner l'envie de continuer. Il faisait mon bonheur de tous les jours et sans lui, je n'en serais pas là.
« On m’a… Je… Mais tu… Morte. » Je lui souris légèrement et haussais très légèrement les épaules. « Peut-être que tout ce qu'on t'a dit n'était que mensonges... Je suis encore là et pour de vrai. Je sais que c'est dur à croire mais... » Je serrais doucement la main de Nick, sans qu'il ne comprenne pourquoi. « Je crois que toi et moi on a besoin de parler. Vraiment et de beaucoup de chose. » Le petit se serra contre moi et je passais ma main dans son dos doucement. « Enfin, si tu veux bien qu'on parle hein. Je sais que ça fait longtemps mais... Juste une heure ou deux. Si après ça tu ne veux plus jamais me voir ou me parler alors je m’effacerais. » Je l'avais déjà fait une première fois, j'allais y arriver une seconde fois sans trop de problèmes, enfin je pense. Quand je repensais à tout ça, je trouvais finalement que mon père était l'homme le plus méchant qui puisse être. Il avait ruiné ma vie, il m'avait brisé et pendant des années, il avait menti... Tout ça pour que je ne finisse pas ma vie avec Evan. Pourtant même des années plus tard, j'étais toujours aussi amoureuse de lui.
Accueil 
